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Showing posts from May, 2012

Pour l'abolition des frais de scolarité: Part IV

Le mot est sorti… idéologie. C’est une expression que je n’aime pas beaucoup, mais comme celui-ci revient souvent dans le discours des étudiants au sujet du gouvernement, je crois qu’elle mérite qu’on y accorde quelques lignes. Et c’est là, sans doute, qu’il est permis de se poser la question sur la mission universitaire. Est-ce vraiment sa fonction d’éduquer la collectivité? Ici convergent deux visions (apparemment) antagonistes des études supérieures. L'université est, pour une partie importante des universitaires, «et ce, depuis le Moyen Âge, l'endroit par excellence où il est encore possible et même nécessaire de rechercher le savoir de manière désintéressée» ( Pétition, Étudier pour étudier , 2011); et pour d’autres, l’université doit être considérée «comme un investissement, car [elle ouvre] la porte à une rémunération supérieure» (Gagné,  L'éducation universitaire est un investissement, non un droit , Les affaires, 2012). Croire que ces visions s’opposent serait te

Pour l'abolition des frais de scolarité: Part III

Maintenant, le sous-financement universitaire. Si nous avons déjà démontré (sur le sous-financement lire FTQ, FEUQ, IRIS) que les 620 M$ exigés par la CREPUQ est un lapin sorti d’un chapeau, il est plus difficile d’établir les vrais besoins des universités. L’argument est sans doute plus complexe, mais sa simplification par certains étudiants m’a laissé perplexe. Il est étrange pour moi de dénoncer la CREPUQ qui base son calcul sur la moyenne des frais de scolarité des universités canadiennes, en répondant à la fois, il est ridicule de se comparer et de toute façon le Québec dépense plus par étudiant que les autres provinces.  L’IRIS parle d’un mal-financement. C'est-à-dire que l’argent est là, mais qu’il est mal distribué. Selon l’IRIS, si on compare les sommes allouées aux étudiants «on obtient un total de 29 242 $ de dépenses par étudiant au Québec, comparativement à 26 383 $ pour l’Ontario et à 28 735 $ pour le reste du Canada [… ] seuls les États-Unis et la Corée du Sud

Pour l'abolition des frais de scolarité: seconde partie

Pourquoi le gel n’est pas un gain? Je vais répondre en commençant par le cas des cycles supérieurs. Loin de moi l’idée de vouloir faire du «cyclisme», mais comme il sera question du régime d’Aide Financière aux études (AFE), il est plus facile d’utiliser des bénéficiaires du programme qui sont autonomes. En fait, on pourra aussi voir dans cette démarche (élitiste) une tactique pour échapper plus facilement aux clichés de l’enfant gâté/Ipod-Roi, et du même coup, profiter de cette occasion pour montrer que contrairement à ce que l’on peut croire, les étudiants à la maîtrise et au doctorat ne roulent pas sur l’or. Comme je l’ai déjà mentionné dans un autre billet, depuis 2005, 70% des étudiants de maîtrise et plus de 42 % des étudiants de doctorat n’ont pas de bourses d’excellence ni de récompenses au mérite. À la maîtrise, ils sont 80,1 % à ne pas recevoir du financement de leur directeur de recherche contre 76,9 % des étudiants au doctorat ( Sources et modes , CNCS, 2006). Si le g

Pour l'abolition des frais de scolarité: première partie

1625 $, ça ne passe pas? Qu’est-ce qui ne passe pas au juste? La hausse? Si on a polarisé le débat, on a aussi assisté à un dialogue de sourds depuis le budget Bachand. Malgré les piètres porte-paroles du MESRQ, on remarquera que si la discussion dure assez longtemps (et qu’on évite le point Godwin), même les durs à cuire du MESRQ adhèrent au principe d’accessibilité aux études postsecondaires (voir description du groupe). Malheureusement, certains croient à tort que le régime d’AFE a été bonifié pour contrer les effets de la hausse, mais comme ce n’est pas vraiment le cas, nous pouvons nous demander s’ils soutiennent toujours cette hausse? Peut-être pas, mais on nous demandera si c’est juste de faire payer ceux qui ne vont pas à l’université? Oui, parce les diplômés profitent à toute la collectivité. Et on ne parle pas ici seulement des médecins et des ingénieurs. En matière d’innovation sociale, les retombées des activités en lettres et sciences humaines sont tout aussi importan